Table ronde et exposition de photos sur les minerais de conflit

Table ronde et exposition de photos sur les minerais de conflit, respect des droits Humains et modes de consommation européennes

Dans le cadre de l’adoption par l’Union Européenne d’une législation sur l’approvisionnement responsable en minerais, le JESC, la Commission Justice et Paix et AEFJN ont organisé une table ronde et une exposition photos sur les minerais dits de conflit.

L’exposition de photos, du photographe Ivan Benitez, a été réalisée par l’ONG ALBOAN dans le cadre de sa campagne pour une technologie libre de conflits. Ces images, prises en juin 2014, à Rubaya à 70 kilomètres de Goma à l’Est de la République Démocratique du Congo, ont pour objectif d’illustrer la réalité de travail de l’extraction artisanale. Elles donne un aperçu des conditions de vie des populations autour des sites miniers dont la majorité a été déplacée suite aux violences dans la région et au peu d’alternatives pour gagner sa vie. Cette exposition vise à une prise de conscience de l’impact des pratiques de consommation européenne et de notre part de responsabilité dans ces situations inacceptables.

Le 7 mars dernier, à la Chapelle de la Résurrection, une cinquantaine de personnes sont venues écouter Marie Arena, euro-parlementaire socialiste chargée du dossier minerais de conflits au sein de la Commission parlementaire commerce international, et Monseigneur Ramazzini, évêque guatémaltèque investi dans la défense des intérêts des populations locales. Les intervenants et le public étaient invités à débattre du respect des droits Humains dans les modes de consommation européennes et notamment des questions suivantes :

1) Comment expliquer le positionnement européen “frileux” en terme d’encadrement des entreprises alors que l’auto-régulation et les codes de bonne conduite ont largement démontré leurs limites ?

2) Quelles mesures prendre de la part des autorités publiques pour que les modes de production et de consommation pour une population croissante soient durables et respectueux des droits humains et sociaux ?

3) Enfin quel rôle pour la société civile et les citoyens européens sur ces positionnements politiques ?

Monseigneur Ramazzini a insisté sur la vulnérabilité environnementale du Guatemala qui n’est pas prise en considération dans l’attribution des permis de prospection et d’exploitation du sous-sol. De l’Union Européenne, il attend que la priorité soit mise sur les droits humains dans les accords commerciaux et qu’elle accorde davantage d’importance au bien-être des pays qu’à ses intérêts propres dans ses programmes d’aide au développement.

Marie Arena a fait une brève évaluation de la législation européenne sur les minerais des conflits en mettant en exergue le fait que le texte est contraignant et doit être considéré comme une première étape. Elle par ailleurs regretté que les produits finis ne soient pas visés et que des seuils aient été imposés. Elle a également insisté sur l’importance d’évaluer à terme l’applicabilité européenne de cette nouvelle norme et l’importance de l’associer à des mesures d’accompagnement fortes.

Les négociations futures au sein des Nations Unies sur l’adoption d’un traité contraignant sur l’entreprise et les droits Humains diront comment la position de l’Union Européenne évolue en la matière. Enfin, les mesures d’accompagnement au Règlement sur l’approvisionnement responsable en minerais de conflit sont actuellement discutées et suivies de près par la société civile afin de veiller à ce qu’elles soient réellement un outil de soutien aux populations affectées.